L'union franco-britannique

Il y a 80 ans fut proposé une union qui aurait pu réunir deux pays en mauvais termes depuis très longtemps. Elle avait pour but, en ce temps de guerre ”d’unifier” la France et l'Angleterre pour créer une alliance capable de repousser l’Allemagne Nazie, avec l’espoir que les autres nations la rejoignent.
C’est “l’Union Franco-Anglaise”.

1939, une première proposition

1939, la seconde Guerre mondiale vient de débuter, l’Allemagne conquiert la Pologne avec une aisance déconcertante et les gouvernements européens prennent peur. C’est alors, en décembre 1939 que Jean Monnet, haut fonctionnaire de l’Etat Français eut l'idée de rapprocher la France et l’Angleterre en créant une alliance.
Tout d’abord, il propose que les deux Etats réunissent les approvisionnements à la manière de la première guerre mondiale. Cette idée ne lui suffit pas, il souhaite une unification totale des deux nations. Il décide d’en parler au président du conseil de Guerre et Premier Ministre Anglais, Winston Churchill. Lors d’une interview en 1970, il dit: avoir été “mal reçu” par ce dernier. Sans même avoir été prise en considération, Winston Churchill rejette ce projet d’unification.

Jean Monnet lors de son interview sur L’union Franco-Britannique en 1940

Charles de Gaulle, une importance capital dans la lutte de Jean Monnet

C’est le soir du 15 juin , après un appel téléphonique que Jean Monnet dîne avec Charles de Gaulle, René Pleven et Edward Spears. Jean Monnet explique à Charles de Gaulle son projet pour les deux nations. Il ne paraît pas surpris, lors d’une interview, Jean Monnet raconte : “Il a été sceptique mais pas trop, il a été sceptique plus tard”.
Alors, tout seul, Charles de Gaulle va parler à Winston Churchill. Il ressort de son entretien avec le soutien de Churchill.
Le lendemain, le projet d’unification Franco-Anglaise est approuvé par le gouvernement britannique.

Les mesures de cette Union

Dans la note transmise au gouvernement Anglais, nous pouvons voir de nombreuses mesures appuyant l’union des deux nations. En effet, il est écrit que “la France et la Grande-Bretagne ne seront plus, à l'avenir, deux nations, mais une seule Union franco-britannique” les citoyens Français deviendront alors citoyens Anglais et les citoyens Anglais, des citoyens Français. De plus, cette nouvelle union ne disposera plus que d’un conseil de guerre, situé là où il sera jugé le plus utile. Cette union disposera aussi d’une armée commune : “les forces de la Grande-Bretagne et de la France, soit sur terre, soit sur mer, et dans les airs, seront placées sous [la] direction [du conseil de guerre]” et les colonies appartiendront à une seule et même nation.
Enfin, cette union rétrospectivement jugée impossible aura pour but d’unir ses forces afin de vaincre l'ennemi : “L'Union concentrera toutes ses énergies contre la puissance de l'ennemi, où que se livre la bataille. Et, ainsi, nous vaincrons.”

Carte du monde représentant l’unification des territoires français et britanniques dans le but d’une alliance en 1940

16 juin, prise du conseil du maréchal Pétain, la fin de l'Union

Afin de discuter de l’accord avec le gouvernement Français, de Gaulle prend l’avion pour Bordeaux où siège le gouvernement Français. Arrivé le soir, Charles de Gaulle apprend la démission de Paul Reynaud. Le maréchal Pétain prend la tête du conseil et décrète une armistice entre l’Allemagne et la France.
C’est alors, en si peu de temps que le projet d'unification de la France et de La Grande-Bretagne est réduit en poussière. Les négociations sont stoppées et Charles de Gaulle est contraint de se réfugier en Angleterre le 17 Juin. Pris de désespoir, il prononcera le lendemain le tristement célèbre appel du 18 Juin à l’antenne de la BBC.

Sources : INA, Wikipédia, Jmguieu, LCI, Vidéo Youtube